- Auschwitz - intérieur du camp
Visite du camp d’Auschwitz le 3 Février 2009.
Dans cet article nous allons parler de toutes les actions menées dans le cadre de notre voyage. Nous vous proposons quelques témoignage d’élèves concernant : la visite du mémorial de la shoah de Paris, le témoignage d’une déportée, lors de sa venue au lycée en Janvier 2009 et la visite du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Voici le lien vers l’article sur la visite d’Ida Palombo au lycée
20 Janvier 2009, 13h30
- Entrée du Mémorial de la Shoah
Le mémorial de la shoah nous a apporté des souvenirs et des preuves contre un massacre que plusieurs personnes auraient voulu dissimuler. Nous avons pu constater le niveau d’horreur qui fut produit par des actes déshumanisants. Conservés dans ce musée, nous avons vu tous les objets ou choses dépossédés par les détenus. Cela allait des affaires personnelles (habits, chaussures, lunettes, ustensiles ménagers), aux jambes de bois jusqu’aux cheveux, ces derniers étaient transformés en tissu. Les biens matériels étaient triés et empilés en pyramides de plusieurs tonnes dans des grandes salles, car tout ceux qui étaient dépouillés devaient laisser leurs affaires qui étaient réutilisées non pas pour les détenus mais pour le peuple Allemand (c’est "l’aryanisation des biens").
Eliane Vittas élève de 1ereS1
Nous avons pu mettre des images et des films, même des objets, sur les souvenirs de Mme Palombo. Une forte émotion émanait de ce lieu destiné à la mémoire des déportés. J’ai été bouleversée par les nombreux objets, témoignages, films, livres, maquettes, présents au mémorial. On nous a proposé d’y aller, sans vraiment que l’on sache ce qui nous y attendait, je pense que cela restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Margaux Langlois élève de 1ere L
Suite au témoignage d’Ida Palombo , j’espérais en savoir plus sur la Shoah .Je voulais voir les visages des gens qu’elle nous avait décrit de sa famille ...Et en arrivant devant ce mur de photos d’enfants ,d’hommes et de femmes j’ai pris conscience que tous ces visages ne représentaient qu’une petite partie des victimes de la Shoah .Ce musée est très important car il permet à ceux qui ne peuvent pas aller jusqu’à Auschwitz d’apprendre plus de choses sur les déportés. Il nous « rapproche » des victimes car on peut mettre un vrai visage ainsi qu’un nom sur elles. J’espère qu’un jour on réalisera un musée pour toutes les victimes du génocide.
Aurélie Massol élève de 1ere L
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Aéroport Marignane 04h30
- Car en direction d’Auschwitz
"Levée 4h30 du matin, réveil assez difficile. Arrivée 5h30 à l’aéroport de Marignane pour embarquer à 7h. Par mesure de sécurité, tout le monde fut fouillé. S’en suit une assez longue attente avant l’embarquement. Entrée dans l’avion, le stress monte. Décollage, boule au ventre. Pendant le vol, petit déjeuner servi par les hôtesses. Atterrissage, retour de la boule au ventre. Descente de l’avion, froid glacial. Une heure de bus avant d’arriver enfin au camp d’Auschwitz II (Birkenau).
J’étais congelée malgré mon bonnet, mon écharpe, ma capuche, mes boots, ma veste de ski, mon survêtement et mes collants. C’est normal il faisait moins 4. La dureté morale de la visite fut atténuée par le froid. On était plus concentrés à se réchauffer qu’autre chose. Mais l’écoute y était.
Les vestiges, les chemins de fer, les photos rendirent ce lieu effrayant.
J’avais l’impression que les personnes qui avaient souffert étaient encore là. La visite fut longue, peut-être trop. Rester debout dans ce froid pendant 4h30, fut épuisant.
- Elèves bouleversés et congelés
Retour au bus où l’on put enfin manger. Je n’avais pas très faim. Le froid et la visite m’avaient coupée l’appétit. L’après midi, on est allés visiter une exposition installée dans un ancien camp (Auschwitz I).
On avait moins froid et la visite fut plus variée. On passait de salle en salle aussi dures les unes que les autres. Celle qui m’a le plus choquée c’est la salle où on était entourés de plusieurs tonnes de cheveux. L’odeur du produit servant à les conserver me donnait la nausée et la vision de ces cheveux accentuait ce fait. Je sortis vite de celle-ci. Un système d’ombres sur les murs m’a aussi touchée. Cela donnait l’impression que les personnes nous observaient. La visite prit fin et nous reprîmes l’avion.
Ce n’est qu’arrivée chez moi que je réalisai ce que je venais de voir. Je dormis mal, je fis des cauchemars. Le froid m’avait rendue insensible en Pologne mais chez moi ma sensibilité revenait en force. Ca m’a marquée et je pense que c’est une expérience qui devrait être obligatoire au lycée pour que personne ne dénigre plus tard cet épisode tragique de l’histoire.
De Luca Lisa, élève de première S1."
"Avant d’entrer dans le camp, nous avons vu un des wagons dans lesquels entassés des centaines de personnes. Puis, arrivé au camp, je suis resté ébahi : même si on nous avait dit qu’il était très grand, je ne pensais pas qu’il le serait autant ! Malheureusement, beaucoup de "baraques" se sont effondrées avec le temps, et il ne reste plus que les fondations et la seule cheminée de la baraque (qui ne chauffait jamais d’ailleurs). Nous étions en Février et le froid était terrible ! Je me suis demandé comment les déportés ont pu survivre dans ces conditions effroyables.
En voyant l’endroit où étaient asssassinés ces personnes, j’ai été profondément choqué car on nous a dit qu’à peu près 2000 personnes étaient gazées en même temps dans une seule "chambre à gaz" !
- Chambre à gaz
- Détruite par les Allemands avant la fin de la guerre
La visite d’Auschwitz I a été très intéressante : Auschwitz I est la partie "Concentrationnaire", c’est là que sont mis les opposants au régime nazi et les prisonniers de guerre. Les prisons sont vraiment effroyables, dans une cellule, il y avait des inscriptions et des dessins sur les murs faits ( d’après notre guide) par les ongles des prisonniers !
C’est ici aussi qu’il y eu les premiers tests de gazage au "Zyklon B".
Cette expérience est unique et je suis ravi d’avoir pu en faire partie, car c’est à notre tour, les générations futures, de prendre le relais et de rendre hommage à toutes les personnes disparues."
Nouar Abdelkader élève de 1ere S
" La visite du camp était aussi impressionnante que fatigante, par son immensité choquante. Le camp était aussi grand qu’une ville, divisé en plusieurs fonctions et une séparation entre hommes et femmes. Nous n’avons eu le temps que de visiter l’interminable rangée des baraquements constitués de couchettes en bois qui accumulaient plusieurs personnes en même temps, ainsi que les lavabos et les toilettes qui étaient faites de simples trous dans une petite murette.
- Châlits
Puis nous avons visités les bâtiments destinés aux SS qui étaient beaucoup plus agréables par rapport au reste du camp. "
Eliane Vittas élève de Première S 1
- Rails amenant les déportés au camp
" Aller en Pologne était ce que je redoutais le plus. J’avais peur de ce lieu, de ce que je savais sur lui. Après le témoignage de Mme Palombo et la visite au Musée , on savait tant de choses que je croyais que ce lieu serait plus qu’horrible ! Finalement, il l’était, mais d’avoir fait une visite avec ma classe m’a permis de passer une bonne journée. Car chacun, on essayé de resituer tout ce qu’on avait appris dans les lieues. Je ne sais pas trop quoi dire de ce camp car même on l’ayant vu, je trouve encore irréel de me dire que je suis rentré dans les chambres de déportés, j’ai vu les rails où ils arrivaient par milliers, leurs valises, tout ce qu’ils avaient subi, je le voyais.
Je ne pense pas qu’un jour je retournerai a Auschwitz pour ne pas faire de voyage touristique autour du camp. Mais je suis vraiment reconnaissante que l’on m’ait donné l’opportunité de faire ce projet. "Aurélie Massol élève de 1ère L
Quand nous sommes arrivés sur le sol polonais, notre première impression était le froid... Puis nous avons vu un wagon sur un rail, la guide nous a alors parlé et nous a expliqué à quoi servait ce rail, ce fut le premier bouleversement. Ensuite nous avons marché, nous avions très froid, jusqu’à l’entrée du camp. J’ai eu un choc très profond quand j’ai vu cette chose monumentale... Notre guide nous aidait à comprendre, mais aussi à connaître, le fonctionnement du camp, la vie qu’avaient les prisonniers, toutes ces choses importantes à savoir. Comme nous y sommes allés en février, nous avons pu sentir combien les prisonniers pouvaient avoir froid en cette même période. La minute de silence a ému, et rassemblé tout le monde. L’après-midi nous avons visité les blocs qui servent aujourd’hui de musée, cela fut bouleversant. Les larmes coulaient parfois sur nos joues, tellement le choc émotionnel était fort. Nous avons profité de notre guide pour lui poser les questions qui nous tourmentaient. Ce fut un projet très intéressant et enrichissant, je suis contente qu’on nous l’ait proposé et qu’on y ait participé. C’est une expérience que chacun de nous gardera en lui.
Margaux Langlois élève de 1ère L.
« De quelque façon que cette guerre finisse, nous l’avons déjà gagnée contre vous ; aucun d’entre vous ne restera pour porter témoignage, mais même si quelques-uns en réchappaient, le monde ne les croirait pas. Peut-être y aura-t-il des soupçons, des discussions, des recherches faites par les historiens, mais il n’y aura pas de certitudes parce que nous détruirons les preuves en vous détruisant. Et même s’il devait subsister quelques preuves, et si quelques-uns d’entre vous devaient survivre, les gens diront que les faits que vous racontez sont trop monstrueux pour être crus : ils diront que ce sont des exagérations de la propagande alliée, et ils nous croiront, nous qui nierons tout, et pas vous. L’histoire des Lager, c’est nous qui la dicterons. »
Officier SS, cité dans Les Naufragés et les rescapés, de Primo Lévi,.
LA PEAU BLEUE.
Ils ont dit que j’avais la peau bleue. Ils ont ri et ils se sont enfuis. Ils n’ont pas voulu que je joue avec eux.
Ils ont dit que je venais d’ailleurs, qu’ils ne voulaient pas de moi dans leurs jeux. Ils ont dit : ceux qui ont la peau bleue sentent mauvais, et aussi : retourne chez toi, sale gor.
Alors j’ai pleuré, et ils ont dansé autour de moi. Eux, ils riaient.
Où c’est, chez moi ? Je n’ai pas demandé à venir.
Ils riaient, et j’ai voulu me battre avec eux. Ils ont dit : on ne se bat pas avec une peau bleue. Ils se sont enfuis.
Elle s’est approchée. Elle souriait. Elle a essuyé les larmes sur mes joues avec sa main.
Elle était si jolie, avec ses grands yeux verts et ses cheveux blonds. Elle sentait si bon, peut-être à cause des fleurs dans
ses tresses.
Elle a dit : ne fais pas attention à eux, ce sont des petits,
ils sont bêtes. Elle a dit : moi, j’ai douze ans.
Elle a pris ma main ; je me sentais tout intimidé. Je n’avais plus envie de pleurer. Elle a dit : viens près de la rivière. Nous y sommes allés. Il y avait des bateaux. On a lancé des pierres dans l’eau, à celui qui les jetterait le plus loin. Au début,
j’ai fait bien attention à ne pas les lancer trop fort pour ne pas la vexer. Puis j’ai oublié, et mes cailloux sont allés loin, loin, presque sur l’autre rive. Elle a dit : tu es drôlement fort.
Ensuite, nous avons cueilli des fleurs. Je me sentais bien.
Puis elle a demandé : est-ce que tous les gors sont aussi bleus que toi ? Et j’ai eu, de nouveau, envie de pleurer.
Christian LÉOURIER
Cet article a été conçu et mis en page par Nouar Abdelkader élève de 1ereS1